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Le syndrome de l'imposteur









Il y a quelques temps, j'ai eu une réalisation foudroyante (si, si) sur le syndrome de l’imposteur. Un syndrome dont j’ai pas mal souffert. Ça s’est passé grâce à une personne que j’admire beaucoup, qui m’a expliqué qu’elle se sentait toujours illégitime face à ses pairs. Elle m’a confiée qu’elle souffrait pas mal du syndrome de l’imposteur.




Ma première réaction a été de rigoler, j’ai cru qu’elle plaisantait. Mais à son visage, j’ai vite compris qu’elle était on ne peut plus sérieuse. Alors deuxième réaction, le choc. Quoi ? Toi ? Toi tu te sens illégitime ? Mais je ne connais pas de personne plus calée dans ton domaine ?


Et après notre discussion est arrivée une troisième réaction, plus subtile, mais bien plus puissante … Quelque chose de l’ordre de : mais alors… si elle se sent imposteur, qui ne l’est pas ? On est tous des imposteurs du coup ? Et si on est tous des imposteurs, à quoi ça sert de se dire imposteur alors ? Et si cette histoire d’imposture n’était qu’un mirage en réalité ? Une perception faussée de nous-mêmes (comme souvent…) ? Si cette personne se sent imposteur alors qu’elle est perçue comme légitime aux yeux des autres, alors… on en revient encore et toujours au problème de la dévalorisation personnelle, non ?


En toute geek du développement personnel que je suis, j’étais trop heureuse de voir ici encore une opportunité de grandir… En déconstruisant encore l’un de mes schémas de dévalorisation personnelle.



Alors la réflexion continue : pourquoi est-ce que syndrome a pris sa place dans nos vies ? Pourquoi ce besoin absolu d’être « légitime » pour faire/dire quelque chose ?


Ce qui me vient à l’esprit quand je me pose cette question, c’est la peur du jugement. La crainte qu’une personne se lève et me dise « t’es qui pour parler de ça de toute façon ? » Une crainte largement amplifiée par la croissance massive d’internet et surtout des réseaux sociaux, ou nous pouvons tous, individuellement, donner notre avis sur tout et critiquer ouvertement (enfin… souvent anonymement) tout le monde. Alors se parer du bouclier du « syndrome de l’imposteur » devient une sorte de protection en amont de ce genre de critiques. Dire, ou se dire qu’on se sent illégitime c’est se protéger des attaques éventuelles contre ce que l’on partage.


Mais si on le revêt aussi bien ce syndrome, c’est qu’il doit bien apporter du positif, non ?


Comme n’importe quoi, il y a des avantages et des inconvénients dans ce besoin de se sentir légitime...


Se sentir illégitime peut nourrir une envie de l’être et du coup, ça peut être un moteur pour continuer d’apprendre, de s’instruire, de se former etc… Ça peut être une garantie de ne pas se reposer sur ces lauriers, de ne pas prendre les choses pour acquises. Toujours garder cette volonté de se questionner, de se renseigner… C’est intéressant de ressentir cette soif d’en savoir plus. Ça amène vers davantage de curiosité et, du coup, de compréhension des choses… mais…


Le problème c’est que le syndrome de l’imposteur est un moteur dévalorisant. Cette soif d’apprendre et de comprendre encore et encore pourraient très bien venir d’un endroit plus positif et valorisant par rapport à soi-même plutôt que d’un « non mais faut que j’arrête, je ne trompe personne de toute façon. Je suis qu’une m… et les gens vont s’en rendre compte. J’y connais rien ». Peut-être qu’on pourrait directement passer de la constatation d’une lacune sur un sujet à aller se renseigner pour en savoir plus et avoir encore plus de choses à partager… sans passer par la case dévalorisation de soi !


Parce que si on attend d’être onzième Dan de karaté pour commencer…


On risque de ne jamais le faire. On ne sera jamais la PLUS experte dans une matière. Il y a toujours plus experte que soi. Et si ce n’était pas ça le principal ? Si le plus important c’était d’écouter son envie de partager, de communiquer sur des sujets qui nous passionnent sans attendre de maîtriser absolument TOUTES les moindres particules d’un domaine ? D’accepter d’avoir des lacunes, des zones de flou et, justement de s’ouvrir à la critique et aux retours constructifs ? C’est aussi dans le partage qu’on en apprend encore plus.




Alors voilà ma réflexion sur la question du syndrome de l’imposteur. Depuis cette discussion très enrichissante, je me suis jurée de faire bien attention à ne pas laisser de place à ce faux syndrome dans mes décisions et mes choix. Et vous-aussi, je vous invite à réfléchir à deux fois la prochaine fois que cette histoire de légitimité vient frapper à votre porte, que ce soit lorsqu’on vous demande un travail, un service, ou bien si vous n’osez pas vous-même vous lancer dans quelque chose à cause de cette peur…







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